lespailloux

Après les murs gouttereaux, il faut s'attaquer aux pignons.

Moins facile car moins rectiligne, plus de singularités (fenêtres) plus de hauteur...

Le plus chaud: placer le premier repère à près de 4m de haut sur le bout de l'échelle et  près du bord de la maison, sans aucun élément autour, bref un peu dans le vide... On prend son courage à deux mains et on y va!

Merci à Valou et Sylvain pour leur aide bienvenue ce matin là! A deux on aurait un peu galéré...

Voilà le pignon ouest monté non sans mal, avec ses deux fenetres symétriques et ses contreventements:

Le pignon est: c'est ta chambre Marie !

au sommet la colonne d'appui de la panne faitière

De l'air et du soleil !! Marre des bâches !!

C'est aussi ça le régime chantier! Je me suis fais plaisir et un peu réchauffé cette journée là!

Comme souvent lorsque Marie vient, un petit feu pour se réchauffer et déguster de grans mets surgelés (et histoire aussi de faire bien gitans ... ;-p)

Chou en mode SDF, une petite mousse à la main, le petit bois qui brûle, des incatations roumaines; vraiment des gitans ces éco autoconstructeurs!

Et voilà le retour du Douglas, essence reine de notre ossature murale, toujours à la si agréable odeur typique et belle couleur saumonée.

Nous reprenons la visseuse (pour moi) et la scie à onglet (pour Chou) en main et les cycles de charge décharge  de batterie s'enchainent, plus de 1000 vis enquillées ces 3-4 derniers jours, la sciure a voltigé et deux murs gouttereaux d'ores et déjà assemblés. Une belle prestation par un beau week end prolongé. Il y a du bois dans tous les sens, entre les poteaux, les entretoises, les contreventements, les lisses.....

Tout ça avec un équilibre relativement précaire (on marche un peu sur les solives, sur les poutres surplombant le vide, au dessus des baies du RDC pour le moment absentes....) et des positions de travail acrobatiques.. C'est quand même un peu rock n roll pour ne rien cacher. Mais néanmoins c'est une étape très sympa (on bosse comme deux braves) où les choses avancent vite et avec nettement plus de plaisir que la maçonnerie, sale, très fatiguante et fastidieuse (plutot la corvée le coulage !!)

Maintenant il reste les murs pignons (les triangles) et ce n'est pas le plus simple vu la hauteur (près de 3.7m au + haut, le "faitage"). On va espèrer toujours le beau temps qui nous arrange bien en ce moment.

Les photos que tt le monde attend dès qu'on pourra (les soucis d'ordi sont encore en cours, pas internet à la maison :-(

Ca pousse!

les colonnes d'appui de la facade sud, au dessus des poutres

Une fois la "superstructure" en place, il fallait hisser au plancher d'étage toutes les solives (une quarantaine tout de même) en chêne, puisque la grue n'avait pas le temps de s'attarder l'autre matin pour cette tâche.

 Et ma foi ce n'est pas léger une solive chêne de 3m et quelques... les biscottos ont repris du service et in fine ces satanées solives sont en place elles aussi, avec un entraxe réajusté à 48.8cm sur les conseils avisés du charpentier du coin. (les solives de la chambre précédemment placées en aout avec un entraxe de 63cm ont donc dû être dévissées et replacées selon ces nouvelles prescriptions, que de fougue cet été !! heureusement il n'était pas trop tard pour corriger cette erreur aux conséquences sans doute néfastes à long terme)

On a étayé la grosse poutre car elle n'est pas sèche, loin de là (sciée en septembre, elle mettra au minimum 10ans à sécher convenablement à coeur). Un bois vert, non sec,  a 30% de résistance en moins et 20% de rigidité en moins que le même bois sec. Si on n'étaie pas elle risquerait de travailler trop, de prendre trop de flèche (càd se courber) et de perdre en résistance car certaines fibres du bois peuvent se casser. Donc étayage et mise en charge le plus tard possible pour avoir une poutre qui va bien travailler, en gardant toute sa force et avec le min de flèche.

Les deux autres poutres reposant sur le gros pilier sont déjà sèches (15 ans de séchage) et le problème ne se pose donc pas ici.

au premier plan en haut le vide sur salon, en bas vue sur salon et futurs cellier -wc de part et d'autre du pilier

de plus près

le plancher provisoire est de l'osb 15 mm d'épaisseur déposé stratégiquement où c'est le plus nécessaire

vue sur la salle à manger et l'entrée de l'espace parent au fond

sur la droite les baies vitrées du sud

espace parents, on va peut être bien laisser les ballots après, c'est tellement sympa l'ambiance chaleureuse "plein de paille" !!

Non ?? qu'en penses-tu toi lecteur ?

Il faut après cela couper d'équerre les poutres, préparer les assemblages à tenon-mortaise et remettre sur pied le bachâge -imparfait- qui a souffert après une journée de pluie...

Le froid a gagné la sologne, ça gèle la nuit cette semaine. 

Voilà le résultat d'une bâche imparfaitement posée après la pluie; notons la grande élasticité du bois qui se déforme beaucoup avant de rompre (matériau très ductile pour la petite histoire).

Coupe des poutres 30X30 de 3.75m:  à la scie circulaire puis à la scie égoine pour finir -la machine !

i 

Mortaise à la main (long !!) de la grosse poutre de 7.50m pour le poteau 15X15 en son milieu: 

 en avant le ciseau à bois et le marteau

Taillage du tenon, grande précision nécessaire pour un ajustement parfait de l'assemblage.

Une belle et gratifiante tâche.

Chou la charpentière!

Ca y est le tenon rentre bien dans la mortaise, ça fonctionne bien entre les deux. Il fait un peu petit quand même le poteau par rapport à la poutre !? 

Une femme heureuse!

Un énorme boulot (que j'avais sous estimé pour ma part) est le coulage des murs.

Il faut:

1-  mettre la paille en place (+ ou - long suivant la complexité/technicité du pan de mur, genre fenêtre,colonne,...) avec reficellage de ballot souvent à la clef

2-  visser les feuillards métalliques entre chaque couple de poteaux au dessus de chaque niveau de paille

3- bourrer tous les interstices entre bottes de paille avec de la paille en vrac (pour assurer la continuité de l'isolation); étape sur laquelle il faut être scrupuleux malgré la tentation de bâcler...

4- planter des clous de 70mm galvanisés sur la tranche de chaque poteau, afin de solidariser mortier et ossature bois. Là encore l'étape n'est pas aussi simple que ça en a l'air à priori..

5-  coffrer le tout avec de l'OSB recouvert de bache plastique agrafée

6-  faire le mortier à la bétonnière (1 volume chaux, 1 ciment, 3 sable et 4 sciure de bois) et le couler dans les "banches" (trous à remplir entre les poteaux bois) avec vibrage ...

Voilà qui remplit largement une journée de chantier, on finit souvent rincés.

Heureusement on a bien été aidés depuis le début des hostilités:

merci à Laurent pour les 3 jours de coup de main (2 premières rangées ouest!)

           à papy Pierre et mamy Solange

           à Virginie et Nico pour le coulage 3e rangée ouest

           à Valou et Sylvain pour le wé de coulage 4e rangée, et les autres journées d'aide avec gastronomie en prime!! 

           à Adeline, Alex, et aussi beaucoup à Marie France et Gérard pour le ponçage- électricité travail des poutres,...les solives sont plus belles grâce à vous! 

           à Daniel pour la paille et les longs voyages en tracteur pour nous l'amener!

           à Thomas pour sa super aide, régulière qui plus est, sur toutes les dernières rangées de mur

           à  Marie et son doigt bionique

et aux quelques autres qui nous ont filé un coup de main                merci!!!

Voilà les premiers murs coulés, que de boulot encore à venir..... mais quelle satisfaction de voir sa maison se bâtir ! 

Surprise: on va décoffrer et voir le résultat de notre premier coulage... 

Un mur GREB complet 

Beau résultat! Notre premier coulage fut net et sans trou, on s'est rôdé de suite.

 On monte d'une rangée et rebelote...

Virginie à la visseuse, on s'éclate visiblement sur un chantier paille :-) 

Nico appliqué

 on tasse et comme il le faut!

Repos pour moi sur la fenêtre ouest après  cette dure mais productive journée de labeur